Art contemporain

Quelques spécificités de la préservation des œuvres contemporaines :


- Les œuvres peuvent être réalisées dans toutes les configurations possibles, avec tous les matériaux présents sur terre et dans tous les formats possible. Cela implique différents moyens et souvent un travail en pluridisciplinarité.


- Les œuvres sont constituées de matériaux relativement nouveaux ayant une durabilité très variable (cela nécessite une large part de recherches à entreprendre sur leur durabilité, stabilité et compatibilité avec les produits employés en conservation-restauration).

-  Nous avons la possibilité de collaborer et d’échanger avec les artistes.


- Nous privilégions la conservation-préventive pour les matériaux nouveaux et relativement méconnus (dès l’acquisition d’une œuvre, des études de conservation-préventive sont conseillées afin de définir les normes hygromètriques, de stockage, d’exposition et de manipulation adaptées à chaque œuvre afin d’en réduire les causes de dégradation des matériaux).

 

 


 

Principaux facteurs de dégradation des œuvres d'art contemporain :

 

  • Le climat (fluctuations de température et d’humidité relative)

Provoque des modifications physico-chimiques et esthétiques.

Bonbons

Marques de caramélisation du sucre dues à des fluctuations de température, un stockage de l’œuvre en environnement contrôlé a permis de stopper le processus de caramélisation.

  • Les sources lumineuses (rayonnement lumineux)

En contact direct avec la matière, les rayonnements lumineux sont néfastes et provoquent des dégradations physico-chimiques des matériaux, allant jusqu’à observer par exemple des déformations ou des colorations à la surface de certains matériaux.

Ruban photo-oxydation

Photo-oxydation d’un ruban adhésif: modification physico-chimique, perte du pouvoir adhésif, matériau devenu cassant et jauni.

  • Les polluants (poussière, gaz)

Les polluants se déposent à la surface des objets en modifiant leur aspect esthétique, la poussière crée un milieu favorable au développement de micro-organismes. Dans certains cas la poussière fait partie des œuvres, il faut alors la conserver, ce qui demande des normes spécifiques de conservation-préventive ainsi qu’un contrôle régulier de l’œuvre et de son environnement.

Poussière

Poussière déposée à la surface d’une peinture synthétique sur support métallique (photographie prise en macro).

  • L’homme (lors de manipulation, de nettoyage intempestif, en exposition)

L’homme en contact direct avec les œuvres et objets du patrimoine représente une source de dégradation, par exemple lors de mauvaises manipulations, les œuvres peuvent tomber, être heurtées ou arrachées.

Verre cassé

 Fissuration d’un élément en verre, due à un choc.

  • La sensibilité des matériaux (matériaux non pérennes, interaction des matériaux avec dégagement de produits nocifs, type de mise en œuvre et assemblage fragiles).

Tous les types de matériaux peuvent être employés et assemblés en art contemporain, différents matériaux se cotoient sur une petite surface, il est alors fréquent de voir que l’interaction de certains matériaux produit des altérations (par exemple un métal ferreux présentant une corrosion non-active a oxydé les fibres d’un papier).

Composant électronique

Composant éléctronique sur une œuvre, dégageant une substance acide sucseptible d’interagir avec d’autres matériaux.

  • Les nuisibles (animaux: rongeurs, insectes...)

Les animaux sont une source de dégradation, ils rongent, déforment, cassent et font des nids dans la matière des œuvres en la transformant.

Insectes xylophages sur osier

Osier attaqué par des insectes xylophages, trous d’envol visibles à la surface de l’osier.

  • Les moisissures et autres micro-organismes

Ces micro-organismes se déposent à la surface des œuvres et selon la matière et le climat, ils s’infiltrent dans les matériaux provoquant des modifications physico-chimiques et optiques.

Moisissures 2

 Moisissure visible à la surface d’un matériau dérivé du bois.